Un phishing terrifiant
Depuis fin 2021, des mails de phishing, aux méthodes très malveillantes, visent les boîtes mail d’internautes en France.
En objet de ces messages, apparaissent les mots ci-après :
« Convocation »
« Faits retenus contre vous… »
« Contrôle général… »
« Re : Appliquer un droit… »
Les titres de ces mails ont un caractère alarmant, ce qui incite les récepteurs, à les ouvrir immédiatement.
Et là, oh surprise, des convocations, portant des logos officiels de la police, de la gendarmerie et d’Europol, apparaissaient en pièces jointes. Les lecteurs de ce type de messages se retrouvent accusés d’actes de cyber pornographie et pédophilie et sont invités à donner des explications aux autorités.
Toutefois, les documents attachés aux mails reçus, malgré leur apparence véridique, sont faux. Les noms des fonctionnaires, à première vue, signataires des mails et documents, sont parfois fictifs ou bien réels mais usurpés par des hackers. Il s’agit donc d’attaques informatiques, perpétrées par des cyber escrocs, qui se font passer pour les autorités et visent des particuliers innocents.
Il a été constaté, qu’il ne s’agit pas de vraies convocations. En réalité, les internautes, ayant reçu ce type de mails, sont ciblés par des pirates. Ces derniers ont comme but de piéger leurs victimes et leur demander de payer un montant important, pour obtenir l’abandon des soi-disant charges et accusations portées.
Depuis plusieurs années, dans le « palmarès » des cyberattaques, les méthodes prédominantes des hackers étaient appuyées sur la technicité informatique. Actuellement, les tendances des pirates sont plutôt diversifiées. En effet, les entreprises et administrations améliorent leur niveau de résilience progressivement, en renforçant leurs systèmes de sécurité informatique, ce qui constitue un obstacle sérieux aux actions des pirates. Afin de pouvoir poursuivre leurs actes malveillants, les cybercriminels trouvent ainsi des alternatives et de surcroît, ils s’orientent vers l’exploitation de la faille humaine des particuliers.
Fini les sourires amusants des internautes ayant reçu des mails de phishing du genre «quelqu’un a consulté votre compte American Express » (ou Facebook ou bien Netflix), notamment lorsqu’ils savent, pertinemment, n’avoir jamais créé de compte sur ces plateformes. Dorénavant, les cybercriminels jouent sur l’émotion, la peur et se mettent à diffuser des mails de phishing particulièrement anxiogènes, qui génèrent un stress intense à leurs victimes.
Il s’avère, qu’ils y arrivent, car ils réussissent à extorquer des milliers d’euros à certains internautes et demandent des virements allant jusqu’à 18.000 euros.
Des attaques similaires ont aussi été signalées en Belgique.
Tout compte fait, à réception d’un tel phishing, l’internaute, ne doit surtout pas payer. Une fois remis de ses émotions, il a intérêt de faire une analyse très fine du message, qu’un malfrat a pu lui envoyer.
Dans un premier temps, avant même d’ouvrir le mail porteur d’un titre alarmant, il faut faire un glissement de la souris de l’ordinateur sur le nom de l’émetteur du message reçu. S’il voit se dévoiler une adresse mail, qui se termine par @gmail.com ou @hotmail.com, alors il doit prendre du recul. Evidemment, il ne s’agit pas de noms de domaine de la police ou de la gendarmerie et la provenance du mail est toute autre.
Il se peut même que, l’adresse mail de l’émetteur affiche un nom, qui rappelle celui d’un criminel de faits divers, connu pour sa cruauté. Dans ce cas, pas de panique. En effet, les auteurs du message frauduleux, supposent que certains de leurs destinataires peuvent être des geeks ou experts informatiques et ne manqueront pas d’examiner le mail en détails. Les malfrats s’attribuent ainsi des noms, pouvant inspirer la peur même à ceux, qui connaissent les subtilités techniques de l’informatique, possèdent les connaissances nécessaires pour découvrir la fraude et éviter de tomber dans le piège.
L’internaute, doit aussi regarder, s’il est le destinataire direct du mail. Si ce n’est pas le cas et son adresse apparaît dans le champ copie de l’en-tête (CC) ou en copie cachée (CCI ou BCC), alors il peut se rendre compte de la ruse d’un pirate.
Si cela vous arrive, faites immédiatement une déclaration au site dédié du Ministère de l’Intérieur :
https://www.interieur.gouv.fr/actualites/communiques/escroquerie-au-faux-courriel
Les autorités ont déjà identifié ce type de phishing et communiqué de nombreuses informations utiles. Plusieurs signalements ont été traités et comme ce type d'attaques a duré pendant plusieurs mois et risque même de réapparaître sous une autre forme, la plus grande vigilance s'impose.
Le fait, que des hackers connaissent l’adresse mail d’une personne, peut être préoccupant. Il y a un moyen de savoir s’ils ont divulgué des données personnelles. On peut se connecter sur le site :
« Have I been pwned ? » (voir Wikipedia)
L'internaute peut saisir sa propre adresse mail dans la case prévue à cet effet et valider.
S'il s’affiche la réponse « Good news – no pwnage found ! », à priori l’adresse mail et les données, qui y sont liées, n’ont pas été divulguées.
Il est aussi très utile de lancer une analyse complète et profonde de l’antivirus de l’ordinateur personnel, afin de permettre d’éradiquer tout logiciel malveillant, notamment, si par curiosité, l’internaute a téléchargé au moins une des pièces attachées au mail reçu. Certaines d’entre elles sont même des fichiers illisibles sans extensions informatiques.